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tpe 1èreL: les flandres (annexes)
tpe 1èreL: les flandres (annexes)
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13 mars 2008

b. La vierge au Chanoine Van der Paele. Joris van

b. La vierge au Chanoine Van der Paele.

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Joris van der Paele a travaillé en tant que “Scriptor” à la chancellerie papale à Rome. Par la suite, il acquit différentes fonctions ecclésiastiques lucratives. Vers 1425, âgé environ de cinquante-cinq ans, il s’établit à Bruges qui est probablement sa ville natale pour jouir de sa qualité de chanoine aisé à la retraite. Il mourut en 1443.

Une inscription en latin située au bas du cadre stipule et fournit l’information suivante : “Magister Joris van der Paele, chanoine de cette église, fit exécuter cette œuvre par Johannes Van Eyck, peintre ; et il fonda deux chapellenies (Ce mot se définit comme une dignité, une charges ou un bénéfice du chapelain) à desservir par les chanoines, 1434; L’ oeuvre fut cependant achevée en

1436.”

En d’autres termes, le chanoine avait payé une somme importante à l’église Saint Donatien à Bruges pour que des messes soient célébrées d’année en année pour le repos de son âme. Le tableau fut certainement suspendu au-dessus ou à proximité de l’autel où était établie une des fondations ou chapellenies.

Le donateur du panneau est peint avec réalisme. En effet, le peintre laisse voir que le sujet ne semble pas jouir d’une excellente santé. Vêtu d’un surplis blanc, le livre de prières dans la main, il semble assister à une célébration liturgique dans une église, mais Marie trône avec son Enfant à l’endroit où devrait se trouver l’autel. En outre, Il est certain que le peintre connaissait personnellement son commanditaire. Van Eyck était familier de la cour et côtoyait à ce titre le clergé de l’église ducale.

“La Vierge au chanoine Van der Paele” fut achevé en 1434 et placée dans l’église Saint Donatien de Bruges. Si la fonction commémorative de l’oeuvre ne fait aucun doute, les avis restent partagés quant à savoir si elle servait à l’origine d’épitaphe ou de retable. Outre la Vierge, deux saints sont représentés : à la droite de Marie, se trouve l’évêque saint Donatien — patron de l’église pour laquelle le panneau était destiné — et, à sa gauche, saint Georges qui met sa main sur l’épaule de chanoine rappelant ainsi qu’il est le saint patron de ce dernier. Saint Donatien porte une croix de procession et une roue de char avec des bougies — attributs qui se rapportent aux événements de sa vie. Georges présente le chanoine à Marie et à Jésus. Il a la bouche mi-ouverte, comme s’il saluait Jésus. Sur son armure, figure d’ailleurs le mot grec « Adonaï » qui signifie en hébreux “Seigneur”. Jésus tient dans sa main une perruche des Indes. Cet oiseau était censé pouvoir dire « Ave ». Marie et son Enfant semblent donc saluer le chanoine et son saint patron. La richesse symbolique du tableau ne s’arrête pas là. Donatien porte une chape bleue, Marie un manteau rouge, le chanoine une aube blanche et saint Georges une armure dorée: les couleurs héraldiques de Bruges. Les habits et autres matériaux sont superbement rendus. L’armure étincelle et reflète même ce qui se trouve hors du tableau: on distingue par exemple dans le petit écu cubital une fenêtre et les silhouettes de quelques spectateurs, et, dans le bouclier que saint Georges porte sur le dos, apparaît clairement le reflet d’un groupe de personnes avec, au premier plan, peut-être Van Eyck en personne.

Les textes latins figurant sur le cadre ont trait à la Vierge et aux deux saints. La bordure supérieure présente un extrait du livre de la Sagesse: « Elle est, en effet, plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations, comparée à la lumière, elle l’emporte. Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu (Sg 7,26 et 7, 29). » Cette lumière éclatante de Marie remplit l’espace et éclaire les personnages qui occupent tels des géants le décor architectural. Pour Van Eyck comme pour ses contemporains, le monde visible était un reflet du monde divin.

II a prêté forme à cette conception avec une vigueur artistique exceptionnelle. La vision mystique semble devenue réalité tangible : les habitants du ciel sont descendus parmi nous. Nous pouvons, à l’instar du chanoine et des petits personnages reflétés dans le bouclier, la contempler avec déférence.

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