Van Eyck : biographie
La peinture brugeoise du XVe siècle s’ouvre avec le grand et incontournable maître Jan Van Eyck qui d’emblée marque une apogée. Il semblerait qu’il soit né aux environ de 1390 dans la Région de la Meuse. Il faut attendre 1422 pour que son nom apparaisse dans des documents officiels. Il y est mentionné comme “Valet de chambre” de Jean de Bavière qui était alors prince évêque de Liège. Celui-ci, à la mort de son frère Guillaume VI, avait pris possession de son territoire : la Hollande. De1422 à 1424, Jan Van Eyck travailla à la décoration du palais de ce prince à La Haye. VanEyck voyagea beaucoup. Comme il avait terminé à La Haye, il se rendit à Bruges où il fut engagé auprès d’une cour plus puissante en tant que “peintre de cour et chambellan” de Philippe Le Bon, duc de Bourgogne. Van Eyck se trouva donc au service de l’un des souverains les plus puissants, sinon parmi les plus fastueux de son époque. Celui-ci s’assura l’exclusivité des services de Van Eyck par une rémunération annuelle de quelques 100 livres parisis. Après quelques mois, il quitta Bruges et s’installa à Lille (Qui faisait partie de la Flandres à l’époque) où il resta jusqu’en 1430. Il revint à Bruges et y resta jusqu’à sa mort en 1441. Van Eyck était un homme aisé. À titre d’exemple, il occupait à Bruges une maison de pierre à proximité de celle des échevins. Il est intéressant de constater qu’il avait même une devise : “ Als ich can ” qui traduit à la fois son orgueil et sa modestie. On peut considérer comme de l’orgueil qu’il s’approprie une devise, car cela était plutôt un privilège réservé à l’aristocratie. Cependant, alors qu’il était l’un des meilleurs peintres de son époque, le fait qu’il ait adopté les mots “Si je puis” montre toute son humilité.
En plus des activités normales des peintres établis dans la ville, Van Eyck combinait des missions pour le duc. Ces missions le firent beaucoup voyager, il se rendit souvent à Bruxelles, Hesdin, Lille, etc. Jan se maria à Bruges avec Marguerite dont on sait seulement qu’elle naquit en 1406 et donna au moins deux enfants au peintre. Le peintre semble avoir entretenu d’excellentes relations avec Philippe le Bon qui lui confia même une mission confidentielle. Van Eyck entreprit donc un voyage secret dont, aujourd’hui encore, on ne connaît pas le motif. Il prit également part à plusieurs légations ducales en Espagne et au Portugal qui avaient pour but de trouver une épouse pour le duc qui était veuf pour la seconde fois et était toujours sans descendance. A chaque voyage, Van Eyck peignait des portraits des princesses à marier et les envoyait au Duc. Grâce à ces voyages, le Duc épousa l’infante Isabelle, Fille de Jean Ier, Roi du Portugal. Philippe garda toujours un grande générosité envers le peintre : il parraina un de ses enfants. Quand Jan mourut, le Duc resta généreux envers sa famille : il versa une forte indemnité à la veuve Marguerite et fit en sort que, comme elle le souhaitait, Leyvine, une des enfants de Van Eyck, entrât au couvent.
A Bruges, Van Eyck trouva une clientèle très fortunée. De son vivant déjà, il jouissait d’une grande célébrité et reçut des commandes de religieux de marque tels que Joris van der Paele, Nicolò Albergati, Jan de Vos ; de riches bourgeois tels Jan de leeuw ; de courtisans tel Baudouin de bourgeois, de courtisans tels Baudouin de Lannoy ou encore, d’hommes d’affaires étrangers tels Giovanni Arnolfini.